L’écologie n’est plus à la mode ?

L’écologie n’est plus à la mode ?

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temps de lecture : 3 min 

 

Alors c’est bon, l’écologie est passée de mode ? 

Oui, vous avez bien lu « à la mode ». Parce qu’on se demande parfois si ce n’est pas de ça qu’on parle depuis quelques temps. Une mode qui fait bien vendre, une mode comme celle des crop tops dans les années 2000, des claquettes chaussettes, ou des voyages au Mexique. Ce genre de mode. Qui passe dans le temps. Une mode qui se démode.
 
On vous voit déjà faire les gros yeux, nous dire qu’on déraille complètement, qu’il n’y a jamais eu autant de logos verts partout, de produits « green & écolo » dans les rayons, que les termes « responsable », « Made in France », « écologique » ont probablement été plus utilisés ces 5 dernières années qu’Alexa pour jouer le dernier titre de Jason Derulo. 
 
Et pourtant il y a quelques jours, le leader mondial des Cosmétiques français publiait ses résultats annuels de 2021. Figurez-vous que l’entreprise affiche un chiffre d’affaires supérieur de 16,1% par rapport à 2020 : une année record avec un bénéfice net de 4,6 milliards (1). Des résultats bien au-dessus de ceux obtenus avant le début de la pandémie de Covid-19. Du jamais vu en 33 ans.  
 
Jusque-là rien « d’alarmant » me direz-vous. Sauf qu’en face, un autre chiffre est sorti. 40% des épiceries vrac interrogées par le Réseau Vrac envisagent de baisser rideau dans les 6 mois à venir (2). Rien que durant la première semaine de janvier, 7 fermetures de magasins dans le pays ont été comptabilisées et la tendance ne cesse de s’accélérer. 
 
Ces dernières années, un grand nombre d’entreprises se sont créées avec de fortes valeurs environnementales pour répondre à l’urgence climatique à laquelle nous faisons face. Urgence, que nous ne pouvons désormais plus ignorer. Derrière ces entreprises, de nombreux citoyens ont décidé d’emprunter des voies professionnelles plus engagées pour participer à construire un monde plus logique, plus équilibré et plus durable pour demain. Non sans sacrifice, mais au nom du bien commun (on est un peu désolés de vous le dire mais c’est vrai et c’est beau). 
 
Alors oui, l’écologie est très, très à la mode dans les catalogues produits des entreprises, dans les programmes RSE et dans les discours marketing. Bien sûr, on devrait s’en réjouir… Mais est-ce qu’en fin de compte, ce trop-plein ne finit pas par lasser ? 

Parce que finalement si tout est green, qu’est-ce qui l’est vraiment ? 

On se rend vite compte que l’écologie signifie rarement la même chose et surtout qu’elle ne se traduit pas par les mêmes engagements pour une petite entreprise (avec un regard sur tout ce qu’elle fait), que dans une multinationale de plusieurs milliers de personnes, d’usines et de fournisseurs. 
Vous savez qu’on est les premiers à se réjouir de voir les choses bouger et ce à tous les niveaux. Mais on se dit parfois que le manque de nuances et l’utilisation de l’environnement à toutes les sauces dans les nouvelles stratégies de communication devient contre-productive. D’ailleurs, selon une récente étude, 67% des français ne savent pas distinguer les entreprises réellement responsables. (3)

Et côté citoyens, ça change quoi ?

Globalement on ne va pas se mentir, vous êtes nombreux à vouloir faire des efforts, à vouloir faire mieux, mais au bout du compte vous êtes perdus et vous n’arrivez plus à démêler le vrai du faux. On sait aussi qu’on est nombreux à avoir dû mettre beaucoup de nos libertés et de nos plaisirs sur pause pendant un long moment ces deux dernières années. 
 

Il y a deux ans, on était surmotivés. 

On avait envie de montrer l’exemple, de tout changer pour le mieux, de se concentrer sur l’essentiel. Pour beaucoup, on n’avait pas grand-chose à faire. Alors, on a pris des tonnes de bonnes résolutions : acheter local, essayer les cosmétiques solides, faire son potager, se cantonner à découvrir la France. Bah oui forcément, on ne voulait pas revivre ça, alors on a appris de nos erreurs
 
Sauf que depuis, 2 mois, 6 mois, et maintenant 2 ans sont passés. Et aujourd’hui on a un peu plus la flemme. La flemme de se poser trop de questions, de faire différemment (qui s’avère pourtant souvent être mieux). On se dit allez, pour une fois, on a envie d’être un peu plus égoïstes, parce que bon nous aussi, on a envie de profiter…  Alors, on préfère planifier nos prochaines vacances au Mexique, pour oublier, fermer un peu les yeux et profiter comme avant.
Oui mais voilà. Le « comme avant », il ne reviendra pas. La planète continue de se réchauffer, la faune et la flore à disparaître petit à petit et les objets à usage unique à proliférer et à s’accumuler dans nos océans. Alors, non seulement ce « comme avant » il ne reviendra pas, mais surtout, nous, on n’en veut plus. Bien sûr, on ne vous jette pas la pierre, on est pareil. Mais la question qu’on se pose et qu’on vous pose, c’est qu’est-ce qu’on veut vraiment pour demain ? 
 
On est en droit de se poser cette question parce que c’est NOUS qui avons le pouvoir. Le pouvoir de voter, de choisir où va notre argent, de choisir quelles entreprises et commerces on supporte. D’un côté, on a les leaders mondiaux et de l’autre les citoyens engagés qui ont créé des commerces tels que les épiceries vrac. Alors, que choisissez-vous ? 
 
Vous ne l’avez peut-être pas remarqué, mais on a tout de même fait d’énormes avancées depuis 2020. Le monde est en train de changer. Il a déjà changé d’ailleurs : il s’est réinventé. Alors, plus que jamais, ce n’est pas le moment de lâcher. Car sinon, tous nos efforts auront été vains. 
 
La porte d’un monde différent pour l’avenir est entre vos mains, enfin celui de votre porte-monnaie. Le changement ne viendra pas des autres mais de chacun d’entre nous. Soyons courageux et, ensemble, ne faisons pas de l’écologie une simple mode qui se démode. 
 
 
(1) L’Oréal Finance, rapport annuel 2021
(2) Association de professionnels Réseau Vrac
(3) Sondage Harris Interactive pour le mouvement Impact France, février 2021. 
 
 Merci encore d’avoir lu cet article. On espère du fond du coeur qu’il vous aura plu ! N'hésitez pas à nous laisser vos avis, questions, remarques en commentaires. 👇🏼
Claire, Célia & l'équipe Umaï

2 commentaires

Marie-Clémentine
Marie-Clémentine

Merci beaucoup pour ces informations, pour cette analyse et bien sûr pour vos supers produits !

Je suis de tout cœur avec vous <3

Nous, les citoyens engagés en faveur d’un monde plus durable, faisons de notre mieux, ce n’est pas parfait, mais il faut bien commencer quelque part. Et on s’améliore et on transmet ce qu’on apprend à nos amis et proches.

Je vous souhaite de la force pour l’année à venir.

Marie-Clémentine

Malavielle
Malavielle

Hello, merci pour cette article très pertinent qui parle de ce que beaucoup des boutiques ecoresponsables comme les reseaux vrac vivent!. Un sentiment que l’importance de l’écologie est passé au 2eme plan pendant la Covid et jusqu’à maintenant. Les confinements, les masques, les vaccins, les tests ( ou le plastique prime) nous a tellement coupé de liberté et nous a pris tout l’enthousiasme et les efforts pour poursuivre nos actes de consommation pour un monde plus écologique… un lâche prise est arrivé, c’est sûr!. Les acteurs comme vous et autres ne doivent pas décourager, il faudra s’adapter et continuer à trouver des moyens pour remotiver les gens et leur prouver que l’écologie ne pas une mode , c’est une voie, un mode de vie qui doit se faire de manière douce et aller pas à pas. Merci encore Umai pour en parler de ce que peu de personnes en parlent. Diana de el Market, un concept store ecoresponsable depuis 15 ans.

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