La base : Qu’est-ce que le biomimétisme ?
Le biomimétisme, c’est l’art de s’inspirer du vivant pour innover.
Il consiste à observer, comprendre et reproduire les mécanismes naturels ; ceux qui, depuis des millions d’années, permettent aux plantes, aux animaux et aux micro-organismes de s’adapter à leur environnement avec une efficacité remarquable.
C’est une approche scientifique, mais aussi philosophique : elle nous invite à regarder la nature non plus comme une ressource à exploiter, mais comme un modèle d’intelligence et d’efficacité.
Appliquer le biomimétisme à la cosmétique, c’est chercher à recréer les équilibres et les stratégies du vivant pour prendre soin de la peau de manière plus naturelle, plus respectueuse et plus durable.
I. Comprendre la peau : un écosystème dynamique et adaptatif
La peau n’est pas une simple enveloppe : c’est un écosystème vivant, en dialogue constant avec son environnement.
La considérer ainsi, c’est chercher à soutenir ses mécanismes naturels plutôt qu’à masquer les signes visibles de déséquilibre.
Elle se compose de trois couches principales :
-
l’épiderme, barrière protectrice en surface,
-
le derme, riche en collagène et élastine,
-
l’hypoderme, couche profonde assurant réserve et isolation.
L’épiderme, à lui seul, renferme quatre sous-couches : la couche basale, la couche épineuse, la couche granuleuse et la couche cornée, cette dernière, constituée à 50 % de céramides, forme la première ligne de défense de la peau.
Lorsqu’elle est altérée, la peau se déshydrate et devient plus vulnérable.
Or, lorsque l’épiderme est altéré, la barrière hydrolipidique perd en efficacité, entraînant une déshydratation et créant un environnements hostiles pour la peau et un vrai terrain de jeu pour les micros organismes.
L’eau reste alors essentielle pour préserver son équilibre et sa tolérance sur le long terme.

II. Le microbiome cutané : un équilibre propre à chaque type de peau
À la surface de la peau vit un microbiome : un ensemble de micro-organismes (bactéries, levures, champignons) qui participent à son équilibre et à sa défense.
Quand cet écosystème se dérègle, la peau perd sa stabilité : elle devient plus réactive, plus grasse, ou au contraire plus sèche.
Les peaux normales présentent une flore équilibrée, capable de réguler naturellement la production de sébum et le niveau d’hydratation.
Elles n’ont donc pas besoin d’être “corrigées”, mais simplement accompagnées pour maintenir cet équilibre naturel et éviter les déséquilibres liés à la déshydratation ou à l’usage de soins trop agressifs.
Les peaux grasses et mixtes, elles, produisent un excès de sébum lié à un déséquilibre hormonal ou microbiologique.
Certaines bactéries lipophiles prolifèrent, ce qui perturbe la composition du film hydrolipidique.
Un soin biomimétique aide alors à réguler cette production sans la bloquer, en imitant la structure naturelle du film protecteur de la peau.
Chez les peaux acnéiques, la diversité bactérienne chute fortement : environ 30 % des genres disparaissent, et plus de la moitié voient leur population baisser.
Il ne suffit donc pas de cibler une seule bactérie : c’est tout l’écosystème qu’il faut rééquilibrer.
Enfin, les peaux sensibles réagissent de manière excessive aux agressions extérieures : leur barrière cutanée est affaiblie, le collagène et l’élastine (réseau fibreux de la peau) se dégradent plus vite et les inflammations se multiplient.
Les peptides et polypeptides, en favorisant la cohésion cellulaire et la communication entre cellules, contribuent à restaurer cet équilibre.
Chaque peau possède sa propre logique d’adaptation.
Le biomimétisme, lui, cherche à comprendre et reproduire ces mécanismes pour aider la peau à fonctionner comme elle sait déjà si bien le faire : naturellement.
III. Pourquoi une crème plutôt qu’un soin solide ?
Chez Umaï, nous aimons profondément le soin solide. Mais certaines textures demandent une approche différente.
Pour reproduire fidèlement les mécanismes naturels de la peau, il nous fallait un soin capable d’en imiter la structure vivante.
C’est là que le biomimétisme prend tout son sens : nos crèmes ne sont pas une simple émulsion, c’est une peau dans la peau.
Sa texture reproduit la structure lamellaire du film hydrolipidique, cette barrière naturelle qui protège, hydrate et régule.
Là où une formule classique juxtapose eau et huile, la nôtre s’organise en couches lipidiques ordonnées, comme celles que fabrique naturellement la peau.
Cette architecture biomimétique permet à la crème de fusionner avec l’épiderme : elle renforce la barrière cutanée sans la saturer, favorise la rétention d’eau et délivre les actifs de manière progressive.
La peau n’a donc rien à “assimiler” : elle reconnaît la crème comme une prolongation d’elle-même.
C’est toute la différence entre imiter la nature et travailler avec elle.
Et c’est pour cela que, cette fois, le soin le plus juste ne pouvait être qu’une crème.
IV. Le vivant comme modèle d’excellence
Le biomimétisme n’est pas une simple copie du vivant : c’est une démarche d’apprentissage.
Observer comment la nature résout des problèmes complexes avec économie et précision inspire une nouvelle façon de créer.
C’est changer notre manière de construire, de penser, de formuler, pour faire mieux, sans faire plus.
Cette approche transforme aussi notre rapport à la beauté.
La nature n’est plus une ressource à exploiter, mais un modèle d’intelligence.
Chez Umaï, cela se traduit par des filières végétales responsables, des formulations sobres et efficaces, et une beauté qui relie le soin de soi à celui de la planète.
V. Vers une cosmétique plus consciente
Le biomimétisme ne cherche pas à bouleverser tout ce qui existe, mais à questionner avec lucidité.
Avant de se demander ce qu’il faut changer, il faut d’abord savoir ce qu’il faut préserver.
L’avenir de la cosmétique ne réside pas dans une course à la nouveauté, aux promesses ou aux molécules, mais dans une nouvelle exigence : faire mieux, mais moins.
La nature ne finit jamais de nous surprendre.
À nous d’être à la hauteur, d’y puiser notre inspiration, sans jamais l’épuiser.
Référence première : "Biomimétisme et bio-inspiration en cosmétique - vers une révolution durable" Queiroz Aïna, Cosmetic Valley 1 Octobre 2025



