Comment on en est arrivé là ? le récap.

La préface de l’Art de Vivre sans Plastique 

Ou l’Art d’Initier un Autre Monde 

L’Art de Vivre sans plastique ? C’est relever le défi de vivre une semaine entière en se passant de plastique, sous toutes ses formes. Mais pourquoi faire cela nous direz-vous ? 

Parce que le plastique est un fléau. Il est plus rapide à fabriquer que d’écrire cette phrase. Il est partout, tout le temps, pour tout et il menace notre planète et ses habitants, nous y compris. 

Le but de cette préface est de comprendre comment nous nous sommes retrouvés dans cette situation et pourquoi il est nécessaire d'initier un autre monde.

 

Temps de lecture : 4 minutes. 

 

Tout commence il y a 113 ans avec lui. Lui c’est Leo Baekeland, un chimiste belgo-américain qui a créé la bakélite, le premier vrai plastique entièrement synthétique fabriqué en série.

Au moins on peut dire de lui qu’il a laissé une trace de son passage sur Terre. Une trace pas prête de disparaître d’ailleurs, puisque tout le plastique un jour créé est encore présent sur notre planète. Alors oui, il va se décomposer mais pour autant il ne disparaîtra jamais vraiment. Il restera toujours des particules de microplastiques, absolument pas biodégradables, qui elles, continueront de polluer nos eaux durant des milliers et des milliers d’années. 


Bravo Leo, c’est ce qu’on appelle une belle postérité

 

Souple, malléable, transparent, personnalisable, il semblerait que son invention coche toutes les cases puisqu’on se met rapidement à repenser tous les objets du quotidien en utilisant le plastique.

(Petite pensée pour nos aïeux qui se sont sans doute brûlés les doigts pour maîtriser l’art verrier, on ne vous oublie pas...)


Les années se suivent et d'autres chimistes arrivent à maîtriser la fabrication de plastiques toujours plus souples, plus élastiques, plus fins comme la cellophane ou le polyéthylène. Mais c’est vraiment la fin de la Seconde Guerre Mondiale qui sonnera le point de départ d’une consommation frénétique de plastique et c’est là, on peut le dire, que :

(Enfin là c’est un bol de cacahuètes mais c’est pour illustrer l’idée.)


En seulement 60 ans, l'immense majorité des objets qui faisaient partie de notre vie ont été repensés pour être fabriqués en plastique. 

Aujourd’hui, c’est plus de 8,3 milliards de tonnes de plastique qui ont été créées depuis la Seconde Guerre Mondiale dans le monde. Oui on sait c’est un très gros chiffre qui ne nous parle pas trop comme ça. Pour y voir plus clair, ça équivaut grosso modo à 1,3 milliards d’éléphants d’Afrique (pas d’Asie, parce qu’ils sont moins gros). Plus précisément, ça fait 83 millions de baleines bleues. 

 

Ce plastique, c’est jackpot. Il est:

  • Plus pratique
  • Plus rapide
  • Moins cher

L’équation parfaite quoi !

L’alimentation, les produits de beauté, les vêtements, les transports, les voyages, tout y passe ! Le plastique devient au fil des années omniprésent dans nos vies et il commence sérieusement à prendre toute la place.


Jusqu’alors on n'avait pas vraiment réalisé tous les problèmes qu’il allait nous apporter. Dans les premiers temps on s’est simplement rendu compte qu’il commençait à prendre ses quartiers et ses habitudes dans le paysage, qu’il ne disparaissait pas aussi vite qu’on le jetait et qu’on finissait par le voir un peu trop souvent dans notre environnement. 



A- L’environnement en prend pour son grade 


Au début, on ne nous a pas vraiment expliqué ce qu’on devait en faire de notre verre en plastique ou de notre paille rose alors ils se sont retrouvés jetés un peu où l’on pouvait, parfois même sans trop réfléchir par la fenêtre de la voiture sur l’autoroute ! C’est sûr, c’était pratique et puis on était persuadé qu’on n'allait plus jamais les revoir. Évidemment, on n'était pas les seuls, tout le monde faisait pareil et personne ne se posait vraiment la question de ce qu’on allait faire de ce truc. 


Pour notre défense, manifestement même leurs inventeurs n’y avaient pas pensé puisqu’il a fallu attendre seulement 1973 avant de voir le premier centre de recyclage de plastique ouvrir à Conshohocken aux Etats-Unis, soit près de 30 ans après la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Et si nos calculs sont bons, ça fait pile 66 ans après sa première invention. C’est beaucoup. 


Et malgré ça, on en créait de plus en plus. Pour en jeter de plus en plus. On ne recyclait pas, on ne savait même pas où les stocker. 


Le petit souci dans cette histoire, c’est que rien n’a vraiment changé puisqu’aujourd’hui sur les 400 millions de tonnes de plastique produites par an dans le monde, à peine 10% est recyclé. 

 

Oui vous avez bien lu, seulement 10%. Et en plus, sans trop se mouiller, on peut facilement avancer que ce n’est pas la meilleure option puisque le plastique peut être recyclé maximum 2 ou 3 fois avant de rejoindre les 90% non recyclés. 

Alors bien sûr à un moment, tout ce plastique a commencé à s'infiltrer partout et s’est mêlé à tous les éléments naturels : les sols, l’air, les rivières, les mers et les océans, la chaîne alimentaire, bref, partout. 


Résultat il pleut et neige du plastique dans les Pyrénées. 

Et oui parce que notre planète n’est qu’un seul et même grand cycle et que les particules de microplastiques qui sont dans l’Océan finissent par s’évaporer pour se retrouver dans les nuages, puis dans la pluie, pour finir à nouveau dans les rivières, dans la terre et à terme dans l’Océan. 


C’est l’histoooooooire de la vie, le cycle éternel, qu’un plastique jeté, rendu immortel... C’est le même début mais pour l’instant on ne table pas sur la même fin.


Des chercheurs ont mis en évidence 365 particules de microplastiques par mètre carré dans une station météorologique des Pyrénées. On vous fait pas le tableau mais c’est pas joli joli à voir. 


Et pour couronner le tout (parce que quand il y en a plus, il y en a encore), il manquerait plus qu’on lance un business de plastique recyclé pour répondre à la demande croissante de plastique recyclé (parce que oui le plastique recyclé c’est tendance et ça fait sacrément déculpabiliser).

On pourrait fabriquer du plastique vierge pour le recycler et le revendre plus cher… Oh wait, on me dit dans l’oreillette que ça existe déjà… et m**** on est vraiment tombé sur la tête.



B- Notre santé en prend un coup aussi.

Puis, en tant qu’être humain, on s’est rendu compte que nous aussi on était des êtres vivants et que du coup il était aussi possible qu’on ingère du plastique à notre insu. Quand on apprend que d’ici 2050, il y aura plus de plastiques que de poissons dans l’Océan, on comprend bien que l’homme n’échappera pas à la règle.


Et on est mal engagé parce que cela commence dès le plus jeune âge. Un enfant qui boit dans un biberon en plastique ingère en moyenne 1 million de microplastiques par jour. (Ok un microplastique c’est infime mais 1 million x 365 jours par an, ça commence à faire beaucoup). 


Et ça ne s’améliore pas en grandissant. Résultat des courses, aujourd’hui, on sait maintenant que chacun d’entre nous ingère l’équivalent d’une carte bleue en plastique par semaine



Conclusion de la préface :


Maintenant que l'on en est arrivé là, on ne peut qu’améliorer les choses et on est convaincu que chaque petit geste a un impact ! Imaginez donc l’impact que nous pourrions avoir si tous ensemble on relevait le défi de ne pas utiliser le moindre plastique pendant une semaine ? 


C’est à nous de jouer ! 

 

 

Rédigé par Claire Boyard & Illustré par Sarah Favre  

 

Sources:


- https://www.tcd.ie/news_events/articles/high-levels-of-microplastics-released-from-infant-feeding-bottles-during-formula-preparation/ pour un biberon chauffé ou au contact d’un liquide très chaud

- https://www.plasticseurope.org/fr/about-plastics/what-are-plastics/history

- https://www.nature.com/articles/s41561-019-0335-5.epdf?

- https://www.qqf.fr/infographie/73/pollution-plastique

- https://www.gouvernement.fr/en-2050-il-y-aura-plus-de-plastiques-que-de-poissons-dans-les-oceans

- https://advances.sciencemag.org/content/3/7/e1700782.full